Si les responsables de mission handicap jouent un rôle central dans l’inclusion, les communicants ont également un rôle crucial pour engager collaborateurs et candidats dans cette philosophie. Le Grand Pitch en est la preuve vivante : bien plus qu’un simple concours, c’est une aventure qui crée un pont entre sensibilisation et inclusion, et entre marque employeur et recrutement. Découvrez, à travers le témoignage d’Aurélie Moizo et de Cécile Deflandre d’Inria, comment une collaboration étroite peut s’exprimer au quotidien, et dans ce concours unique.
Cette aventure qu’est le Grand Pitch crée en effet un pont entre des actions internes qui tournent autour de la sensibilisation, et une communication externe qui agit davantage sur la marque employeur. Une articulation de deux métiers mise au service de l’inclusion des candidats et des collaborateurs au sein d’une entreprise engagée.
Le Grand Pitch est un projet porté par Pépites Emploi. Ce concours d’art oratoire est inspiré du social learning. Il met en avant des talents en situation de handicap, sans autre critère de sélection :
“Le Grand Pitch est un dispositif qui donne à voir qui sont les éventuels candidats en situation de handicap. Le concours fait tomber les fantasmes et les préjugés. Il met en lumière de façon assez fun des monsieurs et madames tout le monde, dans toute leur diversité de métiers, d’âge ou de compétences.” – Yohanna Chemouny, Fondatrice Diversidées et cofondatrice de Pépites Emploi.
Le but de ce concours est de les engager dans une aventure sur plusieurs mois, de les nourrir d’ateliers pour travailler leur façon de se présenter, et de leur donner confiance pour qu’ils puissent valoriser leurs compétences à travers le storytelling.
Point de rencontre entre entreprises partenaires et candidats, le Grand Pitch forme une communauté qui embarque tous les participants. Les professionnels peuvent y briller dans toute leur diversité, exprimer leur potentiel et démontrer leurs talents. Et pour les entreprises, c’est un réel processus de transformation : une forme de préparation des esprits aux candidats auxquels ils seront confrontés lors de leurs prochains recrutements.
L’implication des acteurs qui s’engagent dans l’aventure du Grand Pitch est assez équilibrée entre les deux rôles. Nous mettons toujours en avant cette double dimension : on donne à voir le handicap autant qu’on s’engage dans cette philosophie d’inclusion. La communication est essentielle dans n’importe quelle dynamique de changement. Encore une fois, les actions internes en faveur de l’intégration du handicap et le travail autour de la marque employeur sont liés.
Cela passe autant par un soutien à la sensibilisation des collaborateurs, via la communication interne, qu’un appui aux efforts de recrutement via la communication externe. Le Grand Pitch est un processus s’étalant sur plusieurs mois. Les communicants ont donc de nombreuses occasions d’y intervenir. Ils mettent en place des campagnes de communication pour engager leurs collaborateurs et faire rayonner leur implication dans ce concours :
On rompt ici avec le principe des experts qui ont le monopole des idées !
Aurélie Moizo est chargée de mission handicap chez Inria, Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique. Cécile Deflandre y est cheffe de projet communication. Toutes deux, elles ont accepté de témoigner, à l’heure où elles présentent leur premier candidat interne pour l’édition 2024. Nous leur avons demandé comment se passait concrètement l’articulation de leurs rôles dans la politique handicap de leur institut.
La politique handicap de l’Inria contient un volet important autour de la communication et de la sensibilisation. Cécile, en tant que cheffe de projet communication, comment appuyez-vous Aurélie et la mission handicap au quotidien ?
J’accompagne Aurélie depuis 2 ans. Nous travaillons en étroite collaboration. Il y a une bonne synergie entre nous deux : j’ai besoin de son regard et de son expertise, pour utiliser les bons mots, éviter de faire des impairs et de blesser qui que ce soit. Aurélie me fait confiance à son tour sur l’expertise communication. Nous fonctionnons en ping pong, dans l’échange. Elle me sollicite avec des problématiques précises, que nous traduisons en objectifs de communication. Nous réfléchissons ensemble à des dispositifs pour servir ces points identifiés. Nous tentons de réfléchir sur une année entière, avec des projets de grande envergure : nous avons le projet d’ouvrir les agents au handicap. Nous voulons vulgariser, rendre accessible tous ces sujets, là où l’on avait tendance à se dire “en tant qu’agent, ça ne me concerne pas”. C’est pourtant un sujet qui touche tout le monde. Nous faisons en sorte qu’on n’ait pas peur du handicap, ou d’utiliser certains mots.
Et dans la communication externe de la mission handicap ?
Nous investissons beaucoup dans la communication interne et la sensibilisation de nos agents, mais avons aussi envie de faire rayonner le travail d’Aurélie. Depuis qu’elle est arrivée, elle obtient de supers résultats. Elle apporte beaucoup de force sur ce sujet, notamment par son réseau et ses compétences. Nous essayons de nous mettre humblement en avant. C’est important quand on est tous en quête de sens. Pour notre institut, c’est un sujet central.
Aurélie, en tant que chargée de mission handicap, comment avez-vous débuté votre collaboration avec Pépites emploi ?
Nous avons commencé à travailler avec Yohanna Chemouny, qui est intervenue sous la casquette Diversidées pour nous aider à développer notre communication et notre sensibilisation internes. Puis notre directrice de la communication m’a parlé du Grand Pitch et de Pépites Emploi. Nous avons participé à la première édition du Grand Pitch, en 2021. Depuis, nous y sommes associés chaque année, sous le rôle de sponsor. Nous aimons l’idée d’être là depuis le début de l’aventure : nous sommes le premier partenaire établissement public à caractère scientifique et technologique. Nous avons vu le format grandir et évoluer. Cela s’est installé doucement, mais nous allons chaque année plus loin dans ce dispositif.
Et cette année, qu’avez-vous mis en place ?
Cette année, nous avons relayé l’appel à participation. Nous avons présenté deux candidatures. Nous n’osions pas y croire, mais un candidat Inria a été retenu ! C’est l’effet relation à long terme qui a joué. J’ai tenté d’embarquer la personne chargée des réseaux sociaux pour un dispositif de communication. Nous nous engageons dans quelque chose de plus dense, d’encore plus engagé.
On imagine bien que les effets sur votre communication interne sont bénéfiques, mais quels avantages retirez-vous de votre participation sur le volet communication externe ?
Nous sommes très contents des retombées sur les réseaux sociaux. Notre visibilité est appréciable. Nous avions du mal à sortir de notre cible, et le Grand Pitch nous aide à rayonner différemment.
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