Ambassadrice du Ministère des finances, Laura veut parler du handicap

6 octobre 2025 - de Pépites emploi

Laura est candidate au Grand Pitch. Et en tant qu’ambassadrice, elle porte fièrement les couleurs du Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. Découvrons ensemble pourquoi elle veut parler de son handicap, et comment.

Le Ministère de l’Économie et le Grand Pitch, un engagement croissant

Patricia Benali est Responsable de la mission handicap ministérielle. Au sein des locaux du Ministère, elle a accueilli en décembre 2024 la cérémonie de remise des prix pour nos 15 candidats. Le ministère est en effet très engagé dans l’inclusion du handicap dans l’emploi. Comme une évidence, ce soutien s’est rapidement transformé en participation active. Et l’appel à casting lancé en interne a permis à Patricia de soumettre 8 candidats au jury de sélection, rien que ça !

Laura, candidate élue pour représenter son institution

Laura est Inspectrice à la DGCCRF, spécialisée en répression des fraudes dans le domaine alimentaire. Elle est également l’adjointe de son chef, preuve qu’on peut être encadrante tout en étant en situation de handicap, et que cela ne bloque donc pas toujours une évolution professionnelle. Malentendante de naissance avec un handicap visuel évolutif, ce n’est pas facile pour elle de parler de son handicap. Elle s’inscrit pourtant, par goût de challenge personnel.

Elle souhaite mettre en avant l’entraide et le soutien entre collègues, tout en représentant les personnes atteintes d’un handicap invisible : “C’est une opportunité de sortir de ma zone de confort, de gagner en confiance en moi et de porter la voix de celles et ceux qui avancent autrement. Je veux montrer qu’on peut travailler avec un handicap, et que cela renforce des valeurs essentielles comme l’entraide, la tolérance et l’humanité”.

Laura et Marine Sutra, Adjointe à la Responsable de la mission handicap ministérielle lors du séminaire de septembre du Grand Pitch

Laura et Marine Sutra, Adjointe à la Responsable de la mission handicap ministérielle

En parler autour de soi, en parler aux collègues

“J’ai tendance à dire que j’ai des handicaps, mais pas que je suis handicapée”, nous confie Laura. Elle considère ses problèmes de vue et d’audition comme des handicaps. Mais le terme “handicapée” est compliqué. “Je l’associe à la personne en fauteuil roulant, qui a du mal à se déplacer”. Elle admet en parler davantage avec le temps. “J’ai compris que les gens n’étaient pas à ma place et ne pouvaient pas savoir ce que je vivais, ressentais, pensais. Je ne peux pas leur demander d’être attentifs à telle ou telle chose si je ne dis pas ce que je vis”. 

Avec ses nouveaux collègues, maintenant, elle prend un moment pour leur expliquer ce dont elle est atteinte. “Ça fait partie des situations que j’explique, pour qu’ils ne prennent pas mal des réactions qui dépendent de mon handicap”. Mais elle a encore besoin de se sentir en confiance pour demander de l’aide.

Parler de ses besoins d’aménagements de poste : pas vu, pas pris ?

Quand on lui pose cette question, Laura n’estime pas avoir besoin d’aménagements de poste. Elle avoue compenser discrètement une de ses difficultés : elle ne peut pas conduire, alors que son poste nécessite des déplacements relativement fréquents sur le terrain. “Mes collègues savent, je sors toujours en binôme”. Ce qui passe inaperçu, parce que cette possibilité est la même pour tous.

Elle arrive pourtant à parler de ses besoins. Par exemple, quand on éteint un néon sur deux dans son bureau par souci de davantage respecter l’environnement : “J’ai dit que j’avais besoin de beaucoup de lumière dans mon bureau, ils les ont rallumés”.

Laura en pleine répétition pour mettre au point les derniers détails de son pitch

Parler du handicap pour que ce ne soit plus un tabou

“Il faut que les gens se familiarisent avec ça”. Pour Laura, le handicap ne doit plus être un tabou. “Les gens sont gênés quand on leur en parle. Ils ne savent pas quoi dire, ils ne savent pas comment réagir”. Laura ressent le besoin de dire que ça existe, qu’il y a des gens concernés autour de nous que l’on ne soupçonne pas. “Je participe au Grand Pitch pour me challenger. Je suis dans une période où j’ai envie de tout envoyer valser. C’est arrivé là, je me suis dit que ça m’aiderait peut-être à me recentrer, reprendre confiance, me prouver que je peux faire des choses”.

“On peut y arriver, il ne faut pas être fataliste”

“Je voulais montrer que c’est quelque chose de difficile à vivre”. Pour Laura, le handicap génère des freins, des obstacles, mais ça ne l’empêche pas de continuer à avancer. “C’est peut-être plus dur que pour d’autres, mais ça n’empêche pas d’avoir un travail, une vie de famille. On reste des gens comme tout le monde”. 

À qui s’adresse Laura ? D’abord à ses parents. “Je n’arrive pas à me détacher de leur regard. J’ai la volonté de leur dire que ça va aller, que maintenant il faut passer à autre chose”. Même si elle avoue que terminer son pitch par “Maintenant, je marche avec fierté” est aussi un moyen d’auto persuasion : “Ce n’est pas vrai à 100%, mais je le dis parce que c’est ce que je voudrais ressentir tous les jours”.

Il est encore temps d’embarquer pour le Grand Pitch, pour suivre le concours, le relayer en interne, faire voter vos collaborateurs et sensibiliser vos équipes. Idéal pour une première implication ! Envie de nous rejoindre ? Contactez Yohanna en direct : yohanna@pepitesemploi.com

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