22 candidats en situation de handicap, deux villes, quatre mois de formation et stages. Et une évidence : quand on allie exigence, collectif et confiance, l’inclusion devient concrète. Retour sur la première édition de notre POE(C), qui a changé la donne.
En novembre dernier, nous lancions à Paris et à Caen nos deux premières préparations opérationnelles à l’emploi collectives (POEC). Un format innovant, au croisement d’une formation théorique, de stages en entreprise et de coaching autour de l’art oratoire. Un objectif : remettre en mouvement des personnes en situation de handicap et les préparer à intégrer durablement le secteur du retail. Quatre mois plus tard, l’heure est au bilan.
Dès le départ, c’était un pari. Celui d’embarquer 22 candidats dans une formation exigeante mais inclusive, où la dynamique de groupe serait aussi importante que les apprentissages eux-mêmes. Le pari a été tenu : aucune sortie en cours de route. “On n’a pas perdu un seul candidat, ce qui est exceptionnel”, souligne Arnaud, notre cofondateur. À Paris comme à Caen, les promotions sont restées soudées jusqu’au bout, avec un fort sentiment d’appartenance et de progression.
Les stagiaires ont reçu des enseignements variés : codes du travail, posture professionnelle, connaissance du secteur, techniques de vente… Mais aussi des ateliers de prise de parole et d’estime de soi. Objectif : les aider à se réapproprier leur parcours, se présenter avec assurance et poser des mots sur leurs besoins.
“Les apprenants ont beaucoup progressé durant la formation. Au départ, certains étaient très réservés, tandis que d’autres s’exprimaient plus facilement. Grâce aux pitchs et aux exposés, tous ont gagné en confiance et s’expriment avec plus d’aisance”, témoigne Romain, formateur. Ronith, formatrice, ajoute : “Dès les premiers jours, on a vu un groupe très solidaire qui s’écoute et s’entraide. Une ambiance propice à l’apprentissage et au partage d’expérience”.
Cinq semaines de stage ont permis aux candidats de se confronter à la réalité du terrain. La plupart ont trouvé leurs marques et ont confirmé leur appétence pour les métiers du commerce. Pour certains, le stage a même débouché sur un emploi.
C’est le cas d’une de nos candidates en situation de handicap, qui a signé un CDI chez Adidas. Son histoire illustre parfaitement la richesse de cette POEC. “Sa situation de handicap n’est pas le seul frein à sa recherche d’emploi, c’est l’âge, sa plus grande difficulté”, souligne Arnaud. Une belle victoire qui résume bien l’esprit du programme : révéler des talents, quels que soient les a priori.
À Paris, sur les 11 stagiaires formés, 5 contrats ont déjà été signés, et 5 profils ont été validés en entreprise, en attente de poste disponible. Une personne se lance dans l’auto-entrepreneuriat. À Caen, un contrat a été signé, 7 propositions d’embauche sont en cours de finalisation, et les autres candidats ont tous une orientation ou un accompagnement adapté.
Certaines situations requièrent un suivi plus individualisé. Félix, par exemple, bénéficiera d’un accompagnement de plus long terme avec Cap emploi. « Tous les gens accompagnés ont une sortie positive », précise Arnaud. Autrement dit : aucun candidat n’est resté sans solution à l’issue du programme.
La POEC a aussi été l’occasion pour les stagiaires de relever des défis valorisants : participation à des forums emploi, missions de coaching auprès d’autres chercheurs d’emploi ou encore challenge entre les deux promos autour du projet “Ouais et alors “ pour réfléchir à une stratégie de commercialisation inclusive. Tous se sont prêtés au jeu avec sérieux et enthousiasme.
Aly, l’un des candidats, résume bien cette montée en puissance : “Dans la rue, je marche la tête haute”. Au fil des mois, les candidats ne se sont pas contentés d’apprendre. Ils se sont affirmés. Ils ont conseillé, pitché, présenté Pépites sur un salon. Et ils l’ont bien fait.
Cette réussite est aussi celle de nos partenaires : Cap emploi, Cheops, France Travail, et les entreprises qui ont accueilli les stagiaires en immersion. Celles qui préparent les embauches à venir. Leur implication a permis un accompagnement individualisé, un encadrement bienveillant, et surtout des perspectives concrètes pour les participants.
“Les stagiaires ont amélioré la qualité de leur expression orale. Ils ont gagné en assurance. Ils sont désormais capables de parler avec justesse de leurs expériences et de leurs compétences, mais en plus d’exprimer clairement leurs besoins d’aménagement”, conclut Ronith.
Ces deux premières POEC n’étaient qu’un début. D’autres promotions verront le jour dans les prochains mois, à Paris mais aussi dans de nouvelles villes. Les employeurs du secteur du retail, comme Courir qui vient tout juste de confirmer sa participation, sont déjà dans les starting-blocks.
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